AD ASTRA
Du 23/10/2019 au 24/11/2019
De Little Odessa à The lost city of Z en passant par La nuit nous appartient ou Two lovers, James Gray a su forger une œuvre cohérente et passionnante qui se dévore avec un appétit cinéphile sans limite. Trois ans après avoir arpenté les forêts d’Amérique du Sud, le cinéaste reste dans la thématique de la quête mais prend la direction de l’espace. Ad Astra propulse Brad Pitt dans les étoiles : l’acteur y incarne un astronaute qui s’aventure jusqu’aux confins du système solaire à la recherche de son père disparu...
Ad Astra n’est pas une énième aventure de conquête spatiale sur fond de film catastrophe injecté de rebondissements en tout genre. C’est même son antithèse absolue, sa Némésis : un drame qui utilise le genre de la science-fiction pour orchestrer une puissante fresque intimiste flottant sur des thèmes allant du philosophique au théologique en passant par l’anthropologique et le métaphysique. Poétique, magnétique, pictural, Ad Astra subjugue par la puissance fantasmagorique et évocatrice de ses images. Chacun pourra appréhender le film différemment selon son regard, sa sensibilité et la manière dont il se sentira happé par cette aventure humaine et spatiale, intime et universelle, intense et psychologique. N’oublions pas Brad Pitt, omniprésent et fabuleux : dans les palabres existentielles, dans les silences puissamment incarnés ou dans les interstices où son jeu nuancé s’infiltre, le comédien livre une composition d’exception, au calme viscéral fascinant. Avec Ad Astra, James Gray livre une œuvre monumentale et vertigineuse – que n’aurait sans doute pas renié Stanley Kubrick – dans laquelle la profondeur du fond se répand partout dans un récit intense et rythmé avec une intelligente parcimonie.
(D’après Nicolas Rieux • mondocine.net)