ADIEU LES CONS
Du 19/05/2021 au 29/06/2021
7 CÉSAR 2021 dont Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario original et Meilleur acteur dans un second rôle (pour Nicolas Marié).
À 43 ans, Suze Trappet apprend qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre. Elle intensifie alors ses recherches pour retrouver l'enfant qu'elle a abandonné à 15 ans. Lors d'un rendez-vous administratif, son interlocuteur reçoit un tir de fusil du bureau adjacent, dont l'auteur est JB, quinquagénaire en plein burn out. Alors que tout l'accuse d'un acte de folie sur son collègue, voire de terrorisme, et qu'il est traqué par la police, Suze est la seule à détenir la preuve qu'il a « juste » raté son suicide. Elle s'engage à témoigner en sa faveur à condition qu'il accepte de l'aider. Leurs investigations les amènent à consulter les extraits de naissance ; Suze et JB rencontrent M. Blin, responsable du service des archives depuis qu'il est devenu aveugle : il décide de les accompagner dans cette quête effrénée.
Une coiffeuse souffrant d'une maladie auto-immune causée par l'utilisation des laques, un bureaucrate compétent mais licencié car « trop vieux », un employé à la carrière bousillée par les violences policières : pour son septième long-métrage, Albert Dupontel pousse encore plus loin les curseurs de son univers avec la rencontre de trois victimes du travail. Il quitte son habituel rôle de « taré et débile » pour interpréter JB, célibataire ne sachant que travailler, qui peut vivre mais ne le veut plus. Virginie Efira magnifie le personnage tout en retenue de Suze, qui, elle, veut vivre mais ne le peut plus. Nicolas Marié apporte à ce duo improbable – aussi convaincant dans l'émotion pure que les situations les plus savoureusement décalées – le côté clownesque avec son enthousiasme indéfectible. Adieu les cons est une fable haletante de son début jusqu'à sa fin audacieuse, où le burlesque et le lyrisme s'harmonisent. Si l'ineptie est devenue la norme, être à la marge en faisant preuve d'humanité et de solidarité permet de vivre, enfin ! Mala vida !
(D'après Carine Trenteun • culture31.com)