ADORATION
Du 22/01/2020 au 11/02/2020
Paul, adolescent solitaire et calme, vit seul avec sa mère qui travaille dans un établissement psychiatrique. À condition de rester éloigné des malades, la directrice de la clinique lui autorise l'accès au parc du domaine, où il s'épanouit au contact de la nature. Sa rencontre avec Gloria, une nouvelle patiente solaire et ingérable, le renverse – au sens propre comme au figuré. Coup de foudre instantané, dont la puissance l'emporte sur l'interdiction catégorique de l'approcher : elle est diagnostiquée schizophrène et vit dans son propre monde. Suite à un accident tragique, les deux amoureux s'enfuient en pleine nuit. Une échappée aussi dévastatrice que poétique : une passion sans limites.
Après Calvaire et Alléluia, Fabrice du Welz retrouve pour Adoration ses Ardennes, épaulé de proches : Vincent Tavier, coscénariste et producteur, Romain Protat aux dialogues et Manu Dacosse pour la sublime photographie en Super 16mm. Il prend aussi le risque de réaliser pour la première fois un film à hauteur d'enfants. Plus épuré, sensible, innocent, son cinéma réussit à toucher merveilleusement à l'intime. Certains qualifieront le personnage de Paul d'« attardé », d'autres préféreront le voir comme quelqu'un de « pur » : Thomas Gioria, déjà formidable dans Jusqu'à la garde de Xavier Legrand, confirme ici tout son talent dans ce nouveau registre d'amoureux tellement éperdu qu'il s'oublie lui-même. Fantine Harduin propose une Gloria convaincante, toute aussi rayonnante et dangereuse que Lola Dueñas dans Alléluia.
Ce conte cruel initiatique mêle harmonieusement quête, errance et rencontres. Parmi celles-ci, soulignons l'interprétation magistrale de Benoît Poelvoorde : qu'il soit très bon acteur est établi depuis longtemps, mais face aux enfants, nous l'avions rarement vu autant en retenue et bouleversant.
(D'après Carine Trenteun • culture31.com)