AFTER BLUE (PARADIS SALE)

Dans un avenir lointain, les humains ont dû quitter la Terre et chercher une autre planète plus ou moins hospitalière. Ils ont trouvé After Blue, un désert de quartz étrange et sexy dans lequel règne une forme de sauvagerie plus préhistorique que futuriste. Cet astre lointain n'est peuplé que de femmes – les hommes n’ont pas survécu à ce dépaysement brutal : After Blue est donc un no man’s land où tout est à réinventer, chaque norme à repenser. Roxy, adolescente solitaire, délivre une criminelle ensevelie sous les sables. À peine libérée, cet ange démoniaque et légendaire nommée Kate Bush (!) sème la mort. Tenues pour responsables, Roxy et sa mère sont bannies de leur communauté et condamnées à traquer la meurtrière. Elles arpentent alors les territoires surnaturels de leur paradis sale...

After Blue (Paradis sale) arrive à nos yeux éberlués comme s’il était en provenance directe d’une autre dimension. Dans cette galaxie hallucinée, l’horizon n’a pas de limite. Combien de cinéastes peuvent se vanter de pouvoir ainsi créer un monde entier en un seul film ? Mandico met en scène un trip cinématographique qui tient autant de la science-fiction old school et organique que du western baroque au féminin. Baigné d'un érotisme suranné et porté par quatre comédiennes magnétiques, ce cauchemar exubérant à la sensualité fiévreuse galvanise par son impressionnante cohérence et son imaginaire foisonnant. Après Les garçons sauvages, Bertrand Mandico confirme qu'il est un cinéaste définitivement hors-norme, aussi inventif que généreux.

(D'après Gregory Coutaut • lepolyester.com)