AFTER YANG

SÉLECTION OFFICIELLE, UN CERTAIN REGARD • FESTIVAL DE CANNES 2021

En achetant Yang, un androïde asiatique, Jack et Kyra ont voulu offrir à leur fille adoptive Mika un grand frère de substitution. Programmé pour transmettre la culture et les traditions chinoises à sa petite sœur, née dans ce même pays, cet humanoïde se veut être pour elle exemplaire et aimant. Dans ce futur proche, « techno-sapiens » et humains semblent vivre en harmonie, jusqu’au jour où Yang cesse de fonctionner. La petite fille plonge alors dans un profond désespoir. Tandis que Jack tente en vain de le faire réparer, cette famille recomposée découvre que le robot domestiqué cache dans sa cartouche mémorielle une grande sensibilité.

Après Columbus (inédit en France) et la série Pachinko, Kogonada signe un second long-métrage inspiré de la nouvelle d’Alexandre Weinstein, Saying goodbye to Yang. L’ouverture électriquement pop d’After Yang laisse la place à un univers poétique et une esthétique soignée – inhabituels pour un film de science-fiction. Harmonieux et mélancolique, le film se distingue par la douceur de ses images mettant merveilleusement en scène l’amour qui unit les membres de cette famille. S'il nous questionne sur notre rapport à l’intelligence artificielle et les technologies de demain, After Yang ouvre aussi la réflexion sur des thèmes profonds et intimes : le deuil, l’identité culturelle, les liens sociaux, la famille…

Les acteurs retranscrivent avec justesse cette sensibilité présente tout au long du film. La jeune Malea Emma Tjandrawidjaja notamment, âgée de sept ans lors du tournage, incarne brillamment l'innocence et la candeur des sentiments enfantins. On se laisse bercer tout en douceur par l’ambiance très Feng Shui des lieux, par les arômes de thé qui émanent de la petite boutique de Jack et on sort de la séance dans un état semi-mélancolique, le cœur à la fois lourd et léger.