ANIMA BELLA
Du 05/10/2022 au 25/10/2022
PRIX DU PUBLIC • CINEMED 2022
Gioia, 18 ans, élève un troupeau de moutons avec son père dans un petit village de montagne. Rayonnante et généreuse, elle prend soin de sa communauté en livrant chaque jour du fromage de brebis et de l'eau thermale qu'elle collecte à « La Miraculeuse », source réputée pour ses propriétés thérapeutiques. Le village prépare la Fête de la Vierge et le prêtre l’a choisie pour être l’une des trois filles représentant la Madone, en tête de la procession. Une vie simple, chiche mais emplie d'amour et de bienveillance. Quand elle découvre l'addiction au jeu de son père, écrasé de dettes, le monde de Gioia s'effondre... Elle fera tout pour l'aider, quoiqu'il en coûte.
Anima bella frappe d'abord par la justesse de son regard. Les paysages désolés de la campagne italienne et les visages marqués par le temps sont superbement retranscrits par une image granuleuse, qui parvient à allier esthétisme et réalisme. Jamais misérabiliste, Dario Albertini trouve le ton juste pour évoquer le parcours semé de désillusions d'une fille obligée de grandir trop vite. Il peut compter pour cela sur l'impressionnante performance de sa jeune comédienne, toute en détermination contenue. Elle porte le film sur ses épaules tout comme son personnage soutient son père, envers et contre tout, tiraillé entre oubli de soi et pulsion de vie. Dans sa perspective d'inversion des rôles, Anima bella prend la forme d'un conte initiatique sur la perte de l'insouciance, d'une fable sur l'amour inconditionnel. Si sa narration bifurque en cours de route vers un univers plus urbain – et une solitude plus grande – le film conserve sa force et sa pudeur jusqu'à un final bouleversant.