BOWLING SATURNE
Du 26/10/2022 au 15/11/2022
INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS
« Bowling Saturne montre une plaie ouverte dans les rapports entre les hommes et les femmes. Je regarde deux hommes et une virilité complexe, entre héritage et empêchement, frustration et violence, férocité et attraction, rapport au sexe et à l’invisible. Il me semble qu’il y a quelque chose de très actuel dans ce tableau de chasse. » Patricia Mazuy
À la mort de leur père, Guillaume, flic ambitieux, offre en gérance le bowling souterrain dont il vient d'hériter à son demi-frère rejeté et marginal, Armand. Ce dernier vivotait jusque-là grâce à des petits boulots de videur, traversant les nuits comme un fantôme... Il investit les lieux, s'installe dans l'appartement attenant encore plein des souvenirs d'un père haï et impose ses règles. Il se met notamment à dos les amis du défunt, un groupe de chasseurs qui avaient leurs habitudes dans le bowling. Comme hantés par un héritage maudit, les deux frères basculent dans un gouffre de violence...
Par le passé, Patricia Mazuy nous avait déjà soufflés en étudiant des personnages masculins toxiques. Cependant, la réalisatrice n’avait jamais montré si crument la sauvagerie des hommes, ici réduits à leurs pulsions primaires, pris dans un magma d’instincts et d’émotions. Tout est tragiquement banal et simple dans Bowling Saturne : les hommes tuent, les femmes essayent de protéger ce qu’elles peuvent. Noir comme la nuit qui nimbe le film, le constat est sans appel. Sous ses airs de faux thriller brutal et désespéré, Bowling Saturne nous montre frontalement des hommes toucher le fond sans se relever : il faut peut-être en passer par là pour que leurs congénères comprennent enfin.
(Daprès Timé Zoppé • troiscouleurs.fr)