BRUNO REIDAL, CONFESSION D'UN MEURTRIER
Du 23/03/2022 au 12/04/2022
SEMAINE DE LA CRITIQUE • FESTIVAL DE CANNES 2021
PRIX D'INTERPRÉTATION MASCULINE • FESTIVAL PREMIERS PLANS D'ANGERS 2022
Moi, Bruno Reidal, ayant décapité un garçon de 12 ans dans le Cantal... Le postulat de départ de ce long-métrage – inspiré de faits réels – rappelle, à juste titre, celui de René Allio contant l’histoire de Pierre Rivière. Après ce meurtre atroce, le jeune Bruno Reidal se rend à la police. Pour tenter d'expliquer son acte, l'éminent professeur Lacassagne et ses confrères médecins lui demandent de relater sa vie, depuis son enfance jusqu'au jour du crime. Le film entrelace alors les entretiens en prison entre Bruno et Lacassagne avec la mise en images du récit de son existence...
Tourmenté dès son plus jeune âge par des envies meurtrières, avivées par le trouble de la découverte du plaisir charnel à l'adolescence, Bruno Reidal semble ne pas faire de distinction entre Eros et Thanatos. Cette lutte incessante contre ses pulsions ne l'empêchent pas d'être un élève brillant, quoique solitaire, et un croyant fidèle. Il nourrit cependant des sentiments de rivalité et de jalousie envers ses camarades Il brûle du désir d'humilier ceux qui lui semblent posséder une beauté qu'il n'aura jamais. En entrant au Séminaire, Bruno espère y trouver une forme d'apaisement...
Pour sa première réalisation, Vincent Le Port suit avec beaucoup de maîtrise une double trajectoire : pénétrer la psyché d’un tueur – thème récurrent au cinéma, également ici l'objectif du corps médical – et décrire avec une précision fine la ruralité au début du siècle dernier. Dense et extrêmement soigné, Bruno Reidal mêle brillamment l'horreur à la beauté et s’approche au plus près de la monstruosité humaine pour mieux la comprendre. En empathie avec son personnage assassin, il nous envoûte d’une grâce sublime.