CHANSON DOUCE
Du 27/11/2019 au 24/12/2019
D'après le roman de Leïla Slimani
Paul et Myriam sont les parents de Mila et Adam. Lorsque Myriam décide de reprendre son activité d’avocate, ils se mettent naturellement à la recherche d’une nounou. Leur exigence se trouve enfin satisfaite lorsqu’ils croisent la route de Louise. Cinquantenaire expérimentée, redoutablement efficace avec les enfants, elle décline au quotidien toutes ses qualités de maîtresse de maison, de clown, de professeure et de cuisinière. Elle s’impose assez vite au sein de cette famille moderne dont les parents, accaparés par leur travail et perclus de bonnes manières, ne voient pas venir la bascule inquiétante qui va lentement s’opérer chez la nounou.
Peu importe que vous ayez lu – ou pas – le roman de Leïla Slimani, lauréat du Prix Goncourt 2016. Fort heureusement, le film ne saurait être résumé à son histoire. Construit comme un thriller, la tension monte doucement jusqu’à devenir réellement palpable et l’angoisse surgit là où on ne l’attend pas. Comme avec Ariane Labed dans Fidelio, l'odyssée d'Alice, son précédent film, la réalisatrice Lucie Borleteau s’appuie sur une actrice magnétique. Dans Chanson douce, le génie dramatique de Karin Viard trouve largement à s’exprimer dans le rôle de cette nounou borderline, notamment lors d'un gros plan remarquable dans lequel une lueur de folie succède brutalement à la tendresse dans son regard bleu azur. Son interprétation virtuose d’un personnage dérangeant fait froid dans le dos et contraste particulièrement avec la « normalité » de cette sympathique famille dont elle devient si proche. Glaçant.