CHÈRE LÉA

Il est des matins plus difficiles que d'autres... Quand Jonas se réveille d'une nuit visiblement arrosée dans le canapé d'un immeuble professionnel dont il doit supplier le gardien pour sortir, on se dit que la journée va être longue. Sur un coup de tête, il part rendre visite à Léa, son ancienne petite amie qui vient de le quitter – séparation qu'il a du mal à accepter. Si on sent encore un certain attachement entre eux, Léa le rejette. Jonas se réfugie dans le café en face de chez elle pour lui écrire une lettre. Entre ses déboires professionnels qu'il tente de repousser, son ex-femme qui cherche désespérément à le joindre et la curiosité du patron du bistrot – au demeurant plutôt sympathique –, la journée s'annonce en effet mouvementée...

C'est un film tout en délicatesse, qui parvient à saisir avec subtilité les tourments amoureux de son protagoniste et à croquer avec humour le quotidien des habitant-e-s d'un quartier. Autour du café dans lequel Jonas noircit des pages entières de ses sentiments, la vie suit son cours, circule, se bouscule, s'immisce... Absorbé par ses soucis, Jonas essaie dans un premier temps de tenir tout ce petit monde à distance, puis au fil des heures, il cède peu à peu à l'animation qui l'entoure. Jérôme Bonnell érige un bistrot en petit théâtre d'une humanité turbulente et trouve ainsi un juste équilibre entre la comédie et l'émotion. Quand la nuit tombe, on se dit finalement qu'on a passé une bien belle journée en compagnie de Jonas et ses compagnons d'infortune...