DAAAAAALÍ !
Du 07/02/2024 au 13/04/2024
« Pour écrire et réaliser cet hommage, je suis entré en connexion avec la conscience cosmique de Salvador Dalí et je me suis laissé guider, les yeux fermés. » Quentin Dupieux
Pour raconter Dalí, on ne pouvait pas se permettre de réaliser un biopic classique. Seul le réalisateur de Rubber et de Réalité pouvait s’attaquer aux frasques du peintre et rendre hommage à son courant artistique de prédilection sans le trahir.
Au début du film, nous suivons une jeune journaliste qui veut d’abord interviewer Dalí puis faire un film sur lui. Mais à chaque rencontre, à chaque tentative de recueillir la parole du maître, il s’échappe et le film avec. De mise en abyme en mise en abyme en mise en abyme, Daaaaaalí ! devient une boucle infinie, un jeu de pistes sans but qui en devient génialement vertigineux. L'artiste aux multiples facettes est en même temps partout et nulle part. Dans cet hommage qui exhale la patte de Luis Buñuel – le père spirituel du réalisateur – mais aussi des Monty Python, Dupieux nous donne une véritable leçon de cinéma, prodigieusement précis et minutieux dans son absurdité. Il réinvente encore une fois une forme de comédie purement visuelle, avec des gags de cadrage, des ruptures de montage, des effets de répétitions et d’écho. Au même titre que Dalí déforme les objets dans ses tableaux, Dupieux distord son scénario. Dalí peint ses rêves, Dupieux les réalise. Au final, l'excentricité de Daaaaaalí ! – le film – rivalise avec l'extravagance de Dalí – l’artiste. Ou peut-être est-ce l’inverse ? En tous cas, maintenant nous en sommes sûrs : le surréalisme ce n’est pas que Dalí, c’est aussi Dupieux !