DERNIÈRE NUIT À MILAN

À Milan, après trente cinq ans de bons et irréprochables services durant lesquels il n'a jamais utilisé son arme, le policier Franco Amore est arrivé au terme de sa carrière. La veille de sa retraite, ses proches préparent secrètement une fête chez lui. Son épouse, ses amis et ses collègues l’attendent. Même sa fille partie étudier au Canada est en visio pour l’événement. Par la fenêtre, on surveille son retour du footing et, à son arrivée, la surprise laisse place à l’émotion. Malheureusement, la soirée est compromise : Franco reçoit un appel de sa hiérarchie et doit partir pour une intervention, la dernière...

Tous les trafics mènent à Milan. En ouverture du film, un vertigineux plan-séquence aérien dévoile son architecture, le dédale nocturne des constructions et des voies de circulation. Poumon économique de l’Italie et capitale culturelle mondiale, Milan est un terreau formidable pour le polar. De nombreuses productions policières des années 70 s'y sont déroulées et Andrea Di Stefano y fait clairement référence via la musique notamment, hommage aux compositions de Stelvio Cipriani. Revendiquant la part populaire du genre, Dernière nuit à Milan est porté par une tension puissante. Le crime, la police, la corruption : tout ce qui gravite autour de la loi se côtoie, s'interpénètre, se percute, s'affronte. Au milieu du chaos, Franco tente de conserver ses principes. Par un montage habilement déstructuré, Andrea Di Stefano nous révèle peu à peu les tenants et les aboutissants de cette nuit décisive. Porté par l'interprétation minérale de Pierfrancesco Favino, Dernière nuit à Milan montre à quel point la simple ambition d'être honnête est sans cesse confrontée à d'innombrables dilemmes.