DISCO BOY

OURS D'ARGENT DE LA MEILLEURE CONTRIBUTION ARTISTIQUE • FESTIVAL DE BERLIN 2023

Aleksei est Biélorusse, il cherche à fuir son pays pour la France. Difficilement, il traverse clandestinement l'Europe avec son compagnon de voyage et ami Mikhail – qui n'y survivra pas. Arrivé à Paris, il intègre la Légion étrangère. Jomo, lui, fait partie d’une organisation révolutionnaire luttant contre l'exploitation du delta du Niger et la destruction de son écosystème par les compagnies pétrolières. Leur dernière action est la prise d'otages des dirigeants d'une grande entreprise. Les destins des deux soldats vont se croiser et se transcender.

Dans un monde agité par les conflits armés, deux personnages se battent contre leur propre déterminisme et se rêvent une autre vie. Disco boy traverse des pays entre lesquels les frontières se veulent hermétiques ; les âmes, elles, se déplacent plus librement, leur seule frontière étant celle des corps. Giacomo Abbruzzese choisit de montrer deux côtés d’une guerre comme deux faces d’une même pièce. Dans la jungle ou dans une boîte de nuit, on se meut comme dans un esprit halluciné. Sans aucun naturalisme, le film est taillé comme une pierre précieuse dont chaque facette a son propre scintillement : une atmosphère psychédélique et envoûtante, aux multiples éclats. Ancré dans une dureté troublante, le film est parsemé de figures qui nous transpercent de leurs regards impavides. Parmi eux, le charismatique Franz Rogowski impose une présence intense, toute de violence contenue et de sensibilité. La photographie d’Hélène Louvart est une nouvelle fois somptueusement hypnotique et Vitalic nous offre une composition originale électrisante. Disco boy est ainsi un film unique, dont la beauté plastique éclaire nos esprits parfois trop ternes.