DON'T WORRY DARLING
Du 02/11/2022 au 31/12/2022
AU MOINS UNE SÉANCE PAR SEMAINE
Alice forme un duo complice et amoureux avec son mari Jack au sein de la communauté aisée de Victory, oasis de verdure isolée au cœur du désert californien. Les résidentes sont toutes femmes au foyer et partagent leur temps entre le décrassage de la baignoire, les cours de ballet et les après-midi cocktails. Les hommes, de leur côté, travaillent pour l'entreprise de la petite ville dirigée par un PDG visionnaire. Toutefois, cette utopie couleur American Dream des années 50 sonne étrangement faux. La vie d'Alice bascule quand elle aperçoit un avion s'écraser au-delà des collines sablonneuses et lorsque sa voisine dépressive Margaret est victime d'un accident – des événements dont elle semble être la seule témoin. Victory n'est soudain plus cette petite ville moderne et sûre, et la jeune femme commence à poser des questions. Qu'est devenue Margaret ? Pourquoi est-ce interdit de quitter l'enceinte de la communauté ? Que fait son époux au sein de cette entreprise si secrète ? Et pourquoi personne ne la comprend ?
Impossible de parler de Don't worry darling sans évoquer Florence Pugh, déjà impressionnante dans Midsommar. La jeune actrice est époustouflante de charisme dans son rôle de femme au foyer rebelle. Elle incarne à la fois l'épouse entièrement dévouée à son mari, la victime en proie à un délire paranoïaque et la femme forte, déterminée à prendre son destin en main. L'ambiance angoissante, sur fond d'esthétique Instagram à la perfection suspecte, est superbement réussie – grâce notamment à une bande sonore asphyxiante, des plans qui semblent constamment en recherche de symétrie et des couleurs saturées. Les images rétro sont sublimes, presque trop belles pour être vraies, et trahissent les failles d'une ville qui semble sortie d'un univers de catalogue publicitaire, figée et inquiétante...
Difficile d'aborder en détail les thèmes abordés par Don't Worry Darling sans risquer de trop en dévoiler... Il s'agit d'une critique de la société patriarcale, de la volonté de contrôle des hommes sur les femmes, du consumérisme et de l'idéal américain des années 50. Olivia Wilde a exprimé son intérêt pour les films « cheval de Troie » qui, sous leur vernis divertissant, portent un sens plus profond. Le sous-texte de Don't worry darling est ainsi fascinant, mettant en scène la manière dont le cadre domestique peut étouffer, et les désirs et ambitions d'une femme être dangereusement mal interprétés...
(D'après Douglas Greenwood • Vogue)