DONNIE DARKO
Du 21/08/2019 au 10/09/2019
Donnie Darko est un adolescent solitaire qui a pour ami Franck, un être imaginaire affublé d’un masque de lapin. Aidé par Franck, il échappe par miracle à une mort certaine. Dès lors, le monde autour de lui semble pris d’une étrange folie...
Donnie Darko est un OVNI cinématographique : un premier film né de l’imagination fertile d’un jeune réalisateur de vingt-cinq ans. Ce n’est pas un de ces produits pour adolescents avec de jeunes bimbos et des bellâtres prêts à se faire massacrer par un serial killer démoniaque, servi par une mise en scène bourrée d’effets inutiles. Richard Kelly joue sur un autre registre, celui du malaise et des sentiments. Il filme la banlieue américaine comme une prison sans barreau, un territoire dans lequel des prêcheurs moralistes font leur business avec l’appui du milieu enseignant. Un jeune garçon solitaire qui s’invente un ami imaginaire y est forcément anormal, perçu comme un corps étranger qu’il faut à tout prix faire entrer dans le rang. À ce portrait de jeune en rupture avec la société américaine des années 80, Richard Kelly juxtapose avec habileté un conte fantastique sur fond de préméditation de l’avenir et de paradoxe temporel. Chaque fil de l’histoire – et ils sont nombreux – est relié à un sentiment plus profond de non-appartenance à ce monde. Souvent bouleversant, le film bénéficie de surcroît d’une réalisation aussi limpide que sobre et de la performance hallucinée de Jake Gyllenhaal.
Donnie Darko prouve ainsi que l’on peut réussir un film fantastique sans gros moyen : une réussite qui évoque à la fois Twin Peaks, Magnolia et Virgin suicides. De sacrées références.
(D’après Yannick Vély • filmdeculte.com)