ECHO

En Islande, alors que tout le monde se prépare pour les fêtes de Noël, une ambiance particulière s’empare du pays. Entre exaltation et inquiétude, Echo se fait le relais de situations, de rencontres, d'états de faits.

Ce film est une découverte étonnante à la narration atypique. Ne cherchez pas à vous attacher aux personnages : ceux qui peuplent Echo sont le commun des mortels, nous autres, pauvres créatures formatées par la société de consommation et l'influence de la technologie devenue nécessaire à notre survie. Pas de narration classique donc, mais un écho perpétuel à la vie d'aujourd'hui, pour mieux la mettre à distance et prendre conscience de ce qui semble évident à l'écran sans que jamais cela ne nous soit apparu si clairement. Néanmoins, ce regard distancé de la réalité n'est pas dénué de mise en scène et le récit est façonné par le montage. Si les personnages des saynètes successives ne sont pas forcément les mêmes d'une séquence à l'autre, les liens sont si évidents que l'histoire se construit sous nos yeux et en devient universelle !

Le résultat est une autopsie quasiment exhaustive de la société actuelle. Il est impératif de souligner la virtuosité et l'intelligence des plans dans lesquels sont pointées du doigt en quelques secondes, tantôt l'absurdité, tantôt la tendresse, la solitude ou les simples blessures d’ego... Tout ce qui fait la vie, ses joies et ses peines, mais aussi les détails qui rendent si évident la difficulté du vivre ensemble. Notons enfin que l'esthétique globale du film est époustouflante. Se lancer dans une aventure cinématographique si singulière était donc un pari risqué, relevé haut la main par Rúnar Rúnarsson. Merci d'avoir osé !