ÉLÉONORE

« Même quand on est adulte, les membres de notre famille continuent à penser qu’ils nous connaissent mieux qu’on ne se connaît soi-même et veulent trancher à notre place. » Amro Hamzawi

Éléonore a 35 ans, elle n'est pas mariée et n'est vraiment stable ni dans sa vie personnelle, ni dans sa carrière professionnelle. Elle écrit, sans parvenir à se faire publier... Sa sœur a fondé une famille et gagne beaucoup d'argent en tant que chirurgienne esthétique. Quant à sa mère, malgré sa supposée solitude puisqu'elle semble ne pas s'être totalement remise de la mort de son mari, elle affirme une vision très précise et très matérialiste de ce qu'est la réussite sociale. Face à elles, Éléonore fait figure de vilain petit canard... Malgré sa rébellion légendaire, elle finit par croire qu'il est temps de grandir. Elle accepte donc de postuler à un poste que lui a dégoté sa mère pour devenir l'assistante personnelle d'un éditeur...

Paradoxalement, l'histoire d'Éléonore n'est pas inspirée de celle de Nora Hamzawi, mais de celle de son frère, le réalisateur. Pourtant, le personnage colle parfaitement à la nonchalance caractéristique de l'humoriste et l'interprétation si réussie est l'un des éléments qui teinte le film d'une drôle de mélancolie. Éléonore est une comédie, mais traversée par les blessures d'enfance avec lesquelles on se débat encore à l'âge adulte. De maladresses en quiproquos, Éléonore semble profiter de la moindre occasion pour se faire remarquer au sein de ce milieu chic dans lequel les apparences et l'argent ont énormément d'importance. Pourtant, les choix de vie sont propres à chacun et parfois le fait de s'affirmer est la voie de la libération...