EN ATTENDANT LES HIRONDELLES
Du 08/11/2017 au 03/12/2017
SÉLECTION OFFICIELLE, UN CERTAIN REGARD • FESTIVAL DE CANNES 2017
En Algérie, le printemps arabe n’a pas eu lieu. Le soulèvement populaire a été attendu, mais le fatalisme a gagné... Ce premier long métrage de Karim Moussaoui regarde cette grande histoire de l’Algérie. À travers trois destins singuliers, trois histoires attachées les unes aux autres par des images de cinéma, comme un passage de relais pour parler d’une société toute entière. Le film évoque tantôt la puissance du patriarcat, tantôt la corruption généralisée, tantôt les restes de la guerre.
Un promoteur immobilier qui voit sa vie se dérober sous ses yeux, un neurologue rattrapé par son passé et une jeune femme tiraillée entre ses sentiments et l’avenir tout tracé qui l’attend : ces personnages représentent trois générations et à travers leurs yeux, c’est un portrait de son pays que Karim Moussaoui esquisse. Constat de trois réalités où passé et présent se répondent, son film propose avec fluidité de briser l’omerta pour faire bouger les lignes. Chacun des personnages, dans ses choix personnels – rarement courageux –, est néanmoins considéré avec bienveillance. C’est souvent comme ça dans la vie : si opter pour la sécurité n’est pas toujours la meilleure solution, ce choix est finalement assez humain tant la vie malmène chacun d’entre-nous au point que la seule solution pour affronter les aléas est d’y faire face. Le film a cette simplicité et c’est ce qui fait sa force. Il raconte ces histoires sans forcément nous en fournir toutes les clefs, ce qui laisse une grande place à l’interprétation : chacun y verra un sens particulier selon son vécu. C’est très beau, très fin et très réussi.