EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE

Tout, partout, tout à la fois : voici le beau programme proposé par deux réalisateurs, les « Daniels », qui nous réjouissent d’inventions aussi foisonnantes que fulgurantes. Ce n’est pas leur premier film, ils nous avaient déjà régalés avec Swiss army man, malheureusement jamais sorti dans les salles obscures françaises. Ici, ils réussissent l’exploit de mélanger science-fiction délurée et drame social contemporain pour un film qui deviendra certainement culte.

Evelyn Chang est en ébullition. Immigrée chinoise installée aux États-Unis avec son mari Waymond, ils tiennent à bout de bras une laverie débordante. Rien ne va plus : elle se perd dans la relation avec sa famille, croule sous le travail et se retrouve prise à la gorge par les impôts. C’est d'ailleurs lors d’un rendez-vous au centre des finances qu’Evelyn, en quasi burn-out, va être embarquée dans une traversée de multivers. On décolle alors pour une aventure tous azimuts, à travers les différentes vies qu’elle aurait pu avoir en fonction des choix qu’elle aurait pu faire. Chaque Evelyn de chaque univers – aussi extravagants les uns que les autres – lui apportera un pouvoir supplémentaire. Toute cette richesse visuelle et narrative nous ramène cependant à une histoire extrêmement simple et ancrée dans le réel : celle d’une relation entre une mère et sa fille qui ne se comprennent plus, comme si elles-mêmes vivaient dans des univers différents.

Les Daniels aiment le cinéma, ça se sent et ça se voit : hommages et références pleuvent. Citons pour exemple le choix des comédiens principaux, loin d'être anodin : Michelle Yeoh, anciennement grande actrice de films de Kung-fu, et Ke Huy Quan, antique acteur des Goonies ! Nous vous laissons vous délecter de tous les autres...