HARD EIGHT

Après Phantom thread, un de nos coups de cœur et sans conteste l'un des plus beaux films de cette année , nous avions hâte de découvrir Hard eight, le premier film de Paul Thomas Anderson, tout juste restauré et jusque là inédit en salle. Malgré son succès à l'époque dans des festivals prestigieux – Cannes, Deauville, Sundance... – où il récolta de nombreux prix, le film n'est sorti qu'en vidéo quelques années plus tard. On y retrouve pourtant tout le talent de ce jeune virtuose : une mise en scène efficace et soignée, des plans séquences d'une beauté incroyable, un montage sec et précis, une atmosphère troublante et les thèmes qui traverseront ses films suivants, comme la paternité et la transmission, l'honneur et le bonheur. C'est aussi le début de la carrière d'acteurs de renom, qui reviendront pour certains régulièrement dans son cinéma : John C. Reilly – tout aussi parfait ce mois-ci dans Les frères Sisters – le regretté Philip Seymour Hoffman, Samuel L. Jackson et bien sûr Gwyneth Paltrow.

Tout commence lorsque Sidney – l'énigmatique Philip Baker Hall – trouve John faisant la manche devant un dinner. Ce dernier n'a plus d'argent pour payer l'enterrement de sa mère. Sans rien demander en retour à ce triste inconnu, Sidney décide de le prendre sous son aile et de lui apprendre deux ou trois astuces au casino. La vie de John pourrait bien changer... Qui est Sydney ? Pourquoi se conduit-il ainsi ? Ce serait quand même étrange qu'il ne lui veuille que du bien, n'est ce pas ?