HIGH LIFE
Du 07/11/2018 au 04/12/2018
L’eau perle sur les feuilles d’un jardin luxuriant. À l’extérieur d’un vaisseau spatial, Robert Pattinson flottant hors du système solaire resserre les boulons d’un hublot tout en communiquant avec un bébé resté de l’autre côté. La tension monte, puis le danger s’atténue. De retour dans le vaisseau, nous comprenons par une brève visite des lieux qu’il n’y a plus qu’eux. Depuis combien de temps sont-ils là ? Pour quelles raisons ? Une séquence d’ouverture à couper le souffle jusqu’à ce que le titre s’affiche. Dès lors, nous sommes embarqués dans une expérience cérébrale et hypnotique qui dépasse le film survivaliste et solitaire, sans qu’il n’y ait pour autant de promesses et de voies tracées. L’image sublime signée Yorick Le Saux (Only lovers left alive, Sils Maria...) et la musique toujours aussi enivrante des Tindersticks contribuent à rendre l’atmosphère de ce quasi huis clos si troublante. Ce n'est pas tant l'histoire qui importe mais l’intérêt qu’elle suscite : des condamnés à mort acceptent de participer à une mission gouvernementale vouée à l’échec. L’objectif est de trouver des sources d’énergie alternatives et de prendre part à des expériences de reproduction dans cet autre type de prison où il est question de désir autant que de pulsions...
À 72 ans, Claire Denis traverse pour la première fois l’Atlantique et explore à nouveau un genre qu’on imaginait éloigné de son œuvre à la fois exigeante et dérangeante. Elle y retrouve Juliette Binoche – doctoresse vampirisante, entre ardeur sexuelle et froideur calculatrice – et dirige pour la première fois Robert Pattinson dans un film aussi fascinant et énigmatique que l’espace et ses trous noirs...