INLAND EMPIRE

En Pologne, une femme regarde une série télé où les personnages ont des têtes de lapin. En Californie, l’actrice Nikki Grace reçoit la visite d’une voisine qui lui annonce des choses étranges : elle va obtenir le rôle qu’elle espère dans le film On high in blue tomorrows, mais elle devra tourner des scènes très différentes de ce que le script laisse entendre… Nous voici plongés dans une histoire de mystère, l'énigme d'un monde au coeur des mondes, le secret d'une femme en proie à l'amour et aux tourments...

Twin Peaks, Lost highway, Mulholland Drive : les titres des films de David Lynch sont souvent le nom d’un lieu emblématique, petite ville gagnée par l’étrange, autoroute perdue d’une fugue mentale ou chemin escarpé de l’envers hollywoodien. Inland Empire annonce la donne et se loge ailleurs, non plus sur un sentier nocturne qui mène à l’inconnu, mais dans l’inconnu même, dans la tête et la peau d’une femme à la dérive, empire intérieur qui constitue une fin. Un empire qui permet aux personnages de sortir d’eux-mêmes tout en s’immergeant au plus profond de leur psyché en un songe éveillé qui obsède Lynch et dont le réalisateur radicalise la narration. Plus de bouée de sauvetage comme dans Mulholland Drive, plus d’éveil du cow-boy, de clef et de boîte bleue, la plongée se fait en apnée, sans balise ni cailloux au sol, dans la nuit la plus sombre entre toutes. (D'après Nicolas Bardot • filmdeculte.com)