LA BELLE ET LA MEUTE
Du 18/10/2017 au 21/11/2017
SÉLECTION OFFICIELLE, UN CERTAIN REGARD • FESTIVAL DE CANNES 2017
Tunisie, début de soirée dans les toilettes d’un bar, deux jeunes femmes se préparent. L’une d’elles, Mariam, a taché sa robe et son amie lui apporte une autre tenue. C’est une soirée particulière : Mariam va être sur le devant de la scène pour une prise de parole et des remerciements publics. Rapidement, elle croise le regard d’un jeune homme... La suite semble assez classique : ils échangent quelques mots et sortent pour bavarder plus calmement... Au plan suivant, Mariam court à en perdre haleine dans les rues vides de cette nuit qui ne fait que commencer. Youssef, le jeune homme qui l’accompagnait la poursuit. Il s’est passé quelque chose, elle est perdue, il insiste pour qu’elle aille déposer une plainte...
La belle et la meute est un plaidoyer à charge contre le diktat des institutions, contre l’hypocrisie d’une société qui se cache derrière la bienséance pour justifier le pire. Mariam, victime d’un viol, se voit d’abord obligée de prouver son innocence dans toutes les démarches qu’elle doit entreprendre pour obtenir justice. Elle se retrouve absolument seule face à l’autorité d’un système corrompu et à des hommes protégés par leur statut. La réussite du film repose surtout sur ce personnage qui n’a jamais été militant mais qu’une situation injuste pousse à se battre pour sa propre dignité et celle d’un pays tout entier. L’ordre établi est dominé par la corruption, d’autant que les rares éléments intègres n’osent plus s’y opposer. Le combat de Mariam fait renaître l’espoir et surgir des alliés dans la masse informe des fonctionnaires résignés. Sans manichéisme, ce film – finalement optimiste – rappelle que la lutte, la vraie, celle qui fait gagner, prend naissance dans le sentiment d’injustice et donne une force terrible à ses victimes.