LA FEMME DE MON FRÈRE

COUP DE CŒUR DU JURY, UN CERTAIN REGARD • FESTIVAL DE CANNES 2019

Nous sommes à Montréal. Sophia, la trentaine, fraîchement diplômée et brillante dans son domaine, ne trouve pas d’emploi : elle enchaîne les jobs alimentaires sans grande conviction. Elle vit chez son frère Karim, dragueur invétéré, qui l’héberge le temps qu’elle s’assume. Tous deux sont très proches : leur relation fraternelle est fusionnelle, joyeuse, pleine de jeux, de rires et de complicité. Ils font naturellement tout ensemble et se confient sur les moindres détails de leur vie. Un jour, tandis que Karim accompagne sa sœur chez la gynécologue, il tombe sous le charme de celle-ci et décide de la revoir… Ainsi débute une histoire d’amour qui va faire basculer leur quotidien. Sophia voit changer le comportement de son frère, leur relation se modifie et des faiblesses apparaissent. Comment va-t-elle s’adapter à cette nouvelle situation ?

Monia Chokri, comédienne québécoise découverte dans Les amours imaginaires et Laurence anyways de son compatriote Xavier Dolan, signe ici son premier long-métrage. Évidemment, elle confie le rôle de Sophia – femme libre, naturelle, intelligente et anticonformiste par éducation – à une actrice fantastique : Anne-Elisabeth Bossé, dont la prestation est pleine de frénésie. La femme de mon frère ne manque pas d’atouts aussi surprenants que charmants : des couleurs vives, très kitsch, des ralentis, une musique vivante et vibrante, des dialogues piquants et une mise en scène audacieuse. Monia Chokri allie ainsi la fraîcheur de ses premiers pas en tant que réalisatrice à l’esthétique du cinéma de Xavier Dolan : un objet filmique pop et acidulé, qui nous fait goûter la richesse des relations fraternelles.