LA FEMME QUI EST PARTIE

Lav Diaz est un cinéaste philippin en activité depuis de nombreuses années dont les films, qui jouissent pourtant d’une solide réputation (souvent acquise dans les plus prestigieux festivals), restent méconnus du grand public. Précisons que le réalisateur est adepte des durées exceptionnelles, ce qui ne rend pas simple leur projection dans les salles de cinéma ! Nous vous avions proposé Norte, la fin de l’histoire et ses quatre heures dix il y a une paire d’années, mais n’avions pas pu programmer son film suivant, From what is before, pourtant auréolé du Léopard d’Or du Festival de Locarno, qui durait plus de cinq heures et demie. Si la durée de son nouveau film reste inhabituelle, elle vous laisse tout de même la possibilité de (re)découvrir en salle ce cinéaste rare et passionnant.

Philippines, 1997. Horacia sort de prison, trente ans après avoir été injustement incarcérée. Elle n’a alors que deux raisons de vivre : retrouver son fils et se venger de l’homme qui l’a fait condamner.

La femme qui est partie prend le temps de dérouler, dans un noir et blanc magnifique, l’itinéraire imprévisible d’Horacia, personnage complexe et ambivalent obnubilé par son désir de vengeance mais capable de la plus grande des bontés. Alors que la vague de kidnappings atteint un taux record aux Philippines, Horacia se lie d’amitié avec un vendeur des rues et vient en aide à un travesti, sans perdre pour autant de vue l’homme qu’elle recherche obsessionnellement...