LA GARÇONNIÈRE

6 OSCARS EN 1961, DONT CELUI DU MEILLEUR FILM

Après le travail, Calvin Clifford Baxter ne rentre pas tout de suite chez lui. Trop gentil, il met à disposition son appartement à ses supérieurs pour des moments intimes avec leurs maîtresses. Ceux-ci comptent beaucoup sur lui et, en guise de reconnaissance, il se pourrait que Baxter puisse bénéficier d’une promotion. Fini l’open space étouffant, il aurait alors un bureau rien qu’à lui et sa propre clef pour accéder aux toilettes réservées aux cadres ! En attendant, il reste dehors dans le froid jusqu’à la nuit tombée et se retrouve seul chez lui après les parties de jambes en l’air des autres. Au travail, il côtoie Fran, liftière convoitée par beaucoup d'hommes mais qui cherche une relation sérieuse. Baxter la convainc d’aller assister avec lui à une comédie musicale.

Dans un New York tout en innombrables lignes infinies, horizontales et verticales, les habitants de la classe moyenne circulent et s’accumulent dans des grands espaces comme dans des fourmilières. Loin d’être au crépuscule de la filmographie de Billy Wilder, La garçonnière s’attaque à la solitude de la vie moderne. Cinéaste passé maître dans la comédie comme dans le film noir, Wilder concocte un cocktail efficace dans lequel la mélancolie, les idées noires et les rapports de pouvoir sont traités avec humour. Le rythme est extrêmement minutieux, le scénario écrit au cordeau et les personnages sont autant mis en valeur que les décors immenses dans un sublime écrin scope noir et blanc. Soixante quatre ans après, La garçonnière n’a rien perdu de sa superbe : il n’y a qu’à se taire et profiter du spectacle !