LA HUITIÈME FEMME DE BARBE-BLEUE

En achetant un pyjama sur la Côte d'Azur, Michael Brandon, milliardaire américain, fait la connaissance de Nicole de Loiselle, aristocrate française désargentée. Cette rencontre va rapidement donner lieu à un mariage, mais la jeune femme découvre qu'elle est sa huitième épouse...

Si la comédie américaine découle d’une recette à la mode dans les années 1930, Lubitsch en est le meilleur cuisinier avec pour ingrédient principal : le rythme. Pas question de renoncer un seul instant au tempo : jusqu’à la dernière seconde de la dernière minute, le scénario reste surprenant. Le secret de Lubitsch est un mélange détonant de différentes sortes d’humour, imbriquées de telle façon que tout semble simple et évident, léger et élégant : du burlesque au comique de répétition en passant par la force incroyable des dialogues et des jeux de mots, qui fusent à la minute, cette comédie ne manque à aucun moment de ressort !

Bien que le film n’ait rien perdu de sa modernité quatre vingts ans après sa sortie, La huitième femme de Barbe-Bleue est aussi et avant tout une comédie de son temps. Bridé par le code Hays, établi au début des années 1930, Lubitsch le contourne de telle façon qu’on en vient presque à se demander si le talent du cinéaste n’aurait pas pâti de l’absence de la censure… Les allusions sexuelles et les gags découlant du sujet sont si nombreux et si fins que le résultat est d'autant plus drôle et réjouissant !

(D'après Ophélie Wiel • critikat.com)