LE DIABLE N'EXISTE PAS
Du 01/12/2021 au 04/01/2022
OURS D'OR DU MEILLEUR FILM • FESTIVAL DE BERLIN 2020
« À mon retour en Iran après la présentation dans les festivals étrangers de mon film précédent, Un homme intègre, j’ai été assailli par tant de difficultés que je n’ai pas pu me projeter dans un autre film. Je me suis aperçu que le meilleur moyen d’échapper à la censure serait de réaliser officiellement des courts-métrages. En effet, plus un tournage est court, moins la censure s’y intéresse donc moins le risque est grand de se faire prendre. J’ai donc commencé à réfléchir à plusieurs histoires. » Mohammad Rasoulof
Iran, de nos jours. Heshmat est un mari et un père exemplaire mais nul ne sait où il va tous les matins. Pouya, jeune conscrit, ne peut se résoudre à tuer un homme comme on lui ordonne de le faire. Javad, venu demander sa bien-aimée en mariage, est soudain prisonnier d’un terrible dilemme. Bharam, médecin interdit d’exercer, a enfin décidé de révéler à sa nièce le secret de toute une vie.
Quatre récits, quatre choix. Avec virtuosité, Mohammad Rasoulof réunit ces trajectoires a priori disparates autour d'une thématique commune, qui se dessine peu à peu et dont le réalisateur explore au fil du film les différents aspects. Comme un miroir à sa situation personnelle – Rasoulof est accusé de propagande contre le régime par le gouvernement iranien – le cinéaste questionne la responsabilité de ses actes, la part de décision individuelle dans un contexte totalitaire. Cette résistance a un coût, cette désobéissance oblige à en assumer les conséquences. À travers ces quatre portraits, Le diable n'existe pas incarne la « banalité du mal », le renoncement et l'exigence morale. Dans un régime despotique où la peine de mort existe encore, Mohammad Rasoulof signe un film aussi courageux qu'impressionnant.