LE GENOU D'AHED
Du 15/09/2021 au 18/10/2021
PRIX DU JURY • FESTIVAL DE CANNES 2021
En 2017, Ahed Tamimi, adolescente palestinienne, a giflé un soldat israélien sur le point d'entrer dans sa maison. Arrêtée puis emprisonnée neuf mois, elle est devenue une icône de la résistance pour les Palestiniens. Un député israélien considère, lui, qu'il « aurait fallu lui tirer dessus, ne fut-ce que dans le genou. Au moins, elle aurait été assignée à résidence pour le reste de sa vie ». En pleine préparation d'un film consacré à la jeune femme, un cinéaste est invité à présenter sa précédente réalisation dans un petit village aux portes du désert. Il est accueilli par une fonctionnaire du Ministère de la Culture, pleine d'admiration à son égard. Lorsque qu'elle lui demande de remplir un questionnaire censé « encadrer » ses propos lors de la séance, il laisse libre cours à sa colère...
Le genou d'Ahed est un véritable cri de rage cinématographique. Nadav Lapid a vécu une expérience similaire alors qu'il était sollicité pour intervenir lors d'une projection de son film L'institutrice. Le genou d'Ahed fait emprunter à son alter-ego fictionnel le chemin qu'il n'a pas pris : celui de la férocité et de l'intransigeance. À l'image de son personnage, la caméra de Nadav Lapid se fait explosive, incontrôlable. Elle ose l'outrance, le décadrage, l'expérimentation. Elle filme les mots comme des déflagrations. Véritable déluge de fureur formelle et politique, Le genou d'Ahed est déroutant, inconfortable et franchement décapant : on en sort groggy. Aussi étrange que cela puisse paraître, ça fait un bien fou !