LE MONDE EST À TOI

François, petit dealer au cœur d'une cité grise, a un rêve sur le point de se réaliser : devenir le distributeur officiel de la marque Mr Freeze au Maghreb. Il ne lui reste plus qu'à verser l'acompte qu'il épargne consciencieusement depuis des années. C'était sans compter sur sa mère, exubérante, castratrice et dépensière, qui a dilapidé sans scrupule ses économies... François n'a d'autre choix que d'accepter la proposition peu engageante de Poutine, caïd lunatique, de réceptionner une cargaison de cannabis en Espagne. Accompagné de deux jeunes chiens fous à la solde de Poutine, de son amour de jeunesse Lamya et de son ancien beau-père paumé et adepte de la théorie du complot, François part pour la Costa Brava dans une tentative désespérée de sauver son rêve... Évidemment, avec une telle équipe de bras cassés, les choses vont vite déraper et échapper à tout contrôle...

Il y a quelque chose de vraiment jubilatoire dans Le monde est à toi. Une ambiance, une symbiose et surtout une énergie qui finissent par emporter le morceau. On y décèle de nombreuses influences venues d'outre-atlantique – de Scarface aux films de Tarantino – mais Romain Gavras parvient à les exprimer à sa manière, à les parodier avec outrance et autodérision. Son intrigue se révèle particulièrement efficace et truffée de retournements inattendus. Ses atouts principaux restent avant tout sa galerie de personnages totalement barjos et son casting cinq étoiles – mention spéciale à Isabelle Adjani, volcanique, et Vincent Cassel dans un contre-emploi très snatchien. Accompagné d'une bande-son éclectique et osée – on passe sans transition de PNL, Booba et Kaaris à Balavoine, Voulzy ou Toto –, Le monde est à toi est une comédie de gangsters pop et délirante : un bon gros kif !