LE MYSTÈRE DES PINGOUINS

L’été, sous une chaleur torride, une bande de pingouins se promène dans la ville. Bien. Le cabinet dentaire vient de recruter une assistante intrigante et à forte poitrine. Bon. Le lien entre les deux événements ? Sans doute aucun. Mais lorsqu’on s’appelle Aoyama, que l’on a dix ans et de l’énergie en pagaille, on ne s’arrête pas aux apparences. On creuse, on cherche, on tombe amoureux de la jeune inconnue et on tente de percer le mystère des pingouins baladeurs !

Ce long métrage d’animation, adapté d’un roman, est une superbe création de science fantaisie japonaise. « Science » d’abord : le petit Aoyama et ses camarades ont de la suite dans les idées. Pour expliquer les phénomènes étranges qui se multiplient, ils observent, annotent, expérimentent, échouent souvent mais toujours recommencent. Leur enquête nous tient en haleine tout du long ! « Fantaisie » ensuite : d’énigmatiques pingouins, une forêt interdite, une mer flottante et autres étrangetés polymorphes... Tout cela se mêle impunément au quotidien tranquille de la petite ville. « Japonaise » enfin : le cinéma animé nippon allie avec une facilité déconcertante les éléments précédents : on adore ! Dans le sillage de son aîné Ghibli, l’animation du jeune studio Colorido est splendide. Quant au scénario, il place l’intrigue dans une réalité fluctuante, comme souvent dans ce cinéma-là. Pour autant, le film ne quitte pas la terre ferme : la relation complexe entre Aoyama et la jeune femme est un de ces éléments de réel qui donne à réfléchir, non sans humour. Dans cet univers foisonnant, le réalisateur Hiroyasu Ishida a su trouver un juste équilibre : son film est un régal !