LE SEMEUR

Décembre 1851, le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte met fin à la IIème République et tous les opposants sont arrêtés. Dans un village des Alpes, tous les hommes ont été emmenés. Afin d’assurer leur protection, les femmes décident de ne plus descendre dans la vallée, afin que personne ne sache qu’elles sont seules au village, et d’attendre patiemment le retour des hommes. Elles s’organisent pour assumer les travaux agricoles et assurer leur suffisance alimentaire. Les mois passent et les hommes ne reviennent pas... Bientôt, les problématiques deviennent plus complexes, les désirs non assouvis aussi... D’ailleurs, comment assurer la survie du village à long terme si cette situation devait perdurer ? Elles décident alors collectivement que si un homme venait jusqu’à elles, il serait celui de toutes, le géniteur garant de la pérennité de l’espèce. Or, un beau jour, Jean fait son apparition... Mystérieux mais travailleur, il devient rapidement le réceptacle de tous les fantasmes du village sans pour autant se confier complètement à ses hôtes...

Le semeur est un premier film très féminin, adapté d’un roman autobiographique de Violette Ailhaud au titre évocateur : L’homme semence. L’ensemble des femmes est suspendue à la concrétisation de l’histoire entre Violette et Jean, ce qui lui confère une dimension romanesque, agrémentée de suspense et non dénuée d’humour. Mais au-delà de cet aspect charnel, sensuel et romantique, le film décrit avec justesse une situation tout à fait inédite dans la campagne de l’époque et donne au récit une réelle valeur historique. Dans cette situation, l’organisation collective des femmes entre elles et la mutualisation des tâches deviennent une nécessité vitale.