LES BELLES CRÉATURES
Du 25/09/2024 au 14/10/2024
Addi, 14 ans, traîne régulièrement avec ses potes Konni et Siggi. Lorsqu’un gamin de leur collège, victime de harcèlement scolaire, se retrouve à l’hôpital suite à une agression, Addi décide contre toute attente de le prendre sous son aile et de l’intégrer à leur bande. Alors que les problèmes du groupe s’accumulent, Addi fait l’expérience d’une série de visions oniriques qui vont peut-être pouvoir les guider.
Guðmundur Arnar Guðmundsson nous avait bluffés avec son premier long-métrage Heartstone : un été islandais, poignante chronique adolescente d’une grande justesse. Tandis que son pays traverse un déferlement de violences juvéniles, le réalisateur nous surprend avec ses « belles créatures » par sa façon de raconter une jeunesse islandaise paumée, désabusée et imprévisible, prise en étau entre violence et absence de perspective, en proie à l’escalade maladive des jeux d’intimidation, de provocation et de représailles. Avec finesse et sincérité, il ausculte les personnalités de ces quatre jeunes, décortique leurs contradictions pour mieux révéler la cohésion du groupe et sa versatilité.
Excellant d’emblée dans la mise sous tension du spectateur, il privilégie le réalisme et l'intime. Caméra à l'épaule, au plus proche de ses personnages, il expose avec lucidité et précision comment au dysfonctionnement des cellules familiales répondent les sensations d’isolement et le déchaînement abrupt de la violence comme seul moyen de s’affirmer et de survivre. Au-delà de sa réflexion sur la responsabilité et les influences toxiques, le récit à la fois sombre et fort fait émerger de sa réalité brutale des touches d'onirisme basées sur des croyances de la culture islandaise, illuminant le sens véritable de l'amitié comme ciment de relations saines.