LES FAUSSAIRES DE MANHANTTAN
Du 31/07/2019 au 20/08/2019
Parmi les grands faussaires américains, une femme se distingue : Lee Israel, auteure fauchée jadis acclamée. Acculée par les circonstances, elle a réussi, depuis son minuscule appartement de Manhattan, à accoucher d’une nouvelle forme de création littéraire grâce à la contrefaçon. En écrivant de fausses lettres de célébrités revendues pour des fortunes aux collectionneurs, Israel a sciemment basculé dans le vol et la tromperie. Elle a relaté cette nouvelle vie avec beaucoup d’autodérision dans son autobiographie Can you ever forgive me ? dont Les faussaires de Manhattan est l’adaptation.
Esthétiquement assez classique, le film repose en grande partie sur ses personnages et leur interprétation. Melissa McCarthy, issue du stand up et de la comédie, livre ici une performance remarquable : à la fois drôle, tendre et odieuse dans l’incarnation de cette femme hors norme, paria solitaire portée sur la boisson, amoureuse des chats, soudainement grisée par des talents d’arnaqueuse qu’elle se découvre un peu plus chaque jour. Quant à son acolyte Jack Hock, il prend vie à l’écran dans le corps de Richard E. Grant, lui aussi mystérieux et marginal au comportement politiquement incorrect. Probablement le seul être humain acceptable dans la sphère privée de la désormais célèbre faussaire. Marielle Heller, la réalisatrice, voyait dans Lee Israel une héroïne imparfaite car elle avait un vrai talent : elle reprenait précisément le style des auteurs qu’elle plagiait, de sorte que même les experts les plus renommés s’y laissaient prendre. Son film se fait le reflet de cette personnalité aussi singulière que fascinante : on rit de bon cœur et on se laisse entraîner avec plaisir dans cette histoire tendrement folle !