LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE
Du 18/09/2024 au 04/11/2024
PRIX SPÉCIAL DU JURY • FESTIVAL DE CANNES 2024
Iman vient d’être nommé juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran. Cette promotion va grandement améliorer son train de vie et celui de sa famille. Dès sa prise de poste, un mouvement de protestation populaire porté par les femmes prend une ampleur inédite. À la maison, ses filles Rezvan et Sana, étudiantes, suivent l'évolution de la contestation via les réseaux sociaux tandis que son épouse Najmeh tente de maintenir l'équilibre familial. La paranoïa envahit Iman lorsque son arme de service disparaît...
Quel film ! Il est difficile de trouver les mots face à une oeuvre de cette ampleur et de cette qualité... D'autant qu'on ne peut totalement oublier le contexte dans lequel Les graines du figuier sauvage ont germé : nous connaissons à la fois la censure exercée par le gouvernement iranien et les conséquences pour celles et ceux qui tentent de s'y soustraire. Mohammad Rasoulof a été condamné, emprisonné et a finalement choisi l'exil – à contre-coeur. Plusieurs membres de son équipe ont suivi cette même voie ; ceux restés en Iran subissent menaces et persécutions... Ce contexte infuse le récit : la critique vis-à-vis du régime y est frontale, sans appel. Pour autant, Rasoulof sait retranscrire toute la complexité engendrée par un tel système. Comme dans ses précédents films, il saisit les nuances autant dans la soumission aux institutions que dans la résistance idéologique et nous montre à quel point l'oppression politique et religieuse pénètre jusque dans l'intimité des populations. Rasoulof nous prouve surtout qu'il est un immense cinéaste : outre la puissance et la subtilité impressionnantes de son propos, sa mise en scène nous happe de bout en bout... Bon sang, quel film !