LES INTRANQUILLES
Du 29/09/2021 au 26/10/2021
SÉLECTION OFFICIELLE, EN COMPÉTITION • FESTIVAL DE CANNES 2021
Leïla et Damien s'aiment, tout comme ils aiment leur fils Amine – qui le leur rend bien. Une famille heureuse, sur le point de déménager dans une jolie maison à l'écart, assez grande pour y installer l'atelier de Damien – il est peintre – et celui de Leïla – elle restaure des meubles. Cependant, imperceptiblement, une angoisse sourde envahit l'écran dès les premières scènes, pourtant baignées de soleil. Il y a comme quelque chose qui cloche, qui ne colle pas, qui ne tourne pas rond... Ce quelque chose, c'est Damien. Infatigable, porté par une énergie folle – autant dans son travail créatif que dans la vie quotidienne – il impose à son entourage un rythme infernal. On décèle alors peu à peu l'inquiétude qui point dans leurs réactions, les regards à la dérobée, les petites remarques qui trahissent leur désarroi : « va te reposer, ça fait trois jours que tu n'as pas dormi », « Damien, tu es trop haut »... Car Damien est comme ça, il en fait trop, il s'épuise et épuise les autres jusqu'au point de rupture, à la crise qui les laisse, sa famille et lui, exsangues, accablés et abattus. Jusqu'à la prochaine fois...
S'il tourne autour d'un personnage maniaco-dépressif, Les intranquilles n'est pas pour autant un film « à thème ». Joachim Lafosse ausculte surtout la puissance des liens familiaux et leur évolution quand ils sont mis à l'épreuve. Il s'appuie pour cela sur les performances extraordinaires de ses comédien-ne-s, tous plus vrais que nature. Tout en tension et sans artifices, son film dégage une véracité saisissante. Il relate avec justesse la complexité du trouble de Damien et ses répercussions, sur lui et ses proches : un intranquille, des intranquilles...