LES VERSETS DE L'OUBLI

« Dans mon film, le contexte de la mort est une opportunité pour explorer la relation entre l’histoire,  la mémoire, l’imagination et le langage. L’effacement de la mémoire et l’amnésie historique ouvrent la route à la répétition de la violence. C’est pourquoi mon film revendique la nécessité de se  souvenir comme acte de résistance. Les versets de l’oubli est un hommage poétique à ceux qui luttent pour obtenir justice pour les inconnus. C’est une tentative de reconnaissance de nos blessures historiques. La reconnaissance mène à la compréhension et, finalement, à la guérison. » Alireza Khatami

2009, au fin fond d'un immense cimetière à la périphérie d'une grande ville d'un pays d’Amérique du Sud, la morgue des indigents est tenue par un vieil homme. Cet employé des pompes funèbres, bientôt 70 ans, se souvient de chaque détail de sa vie et de l'histoire collective, sauf du nom des gens. Il est le gardien du souvenir et des archives de l'établissement. Un jour, des miliciens débarquent pour se débarrasser de corps de civils tués pendant des manifestations. L'homme ne se cache pas et ne plie que sous la violence. Après leur départ, il découvre le corps oublié d’une jeune femme. Il va alors, coûte que coûte, tenter de donner une sépulture décente à la défunte avant le retour de la milice.

Alireza Khatami est un cinéaste iranien, exilé pour des raisons politiques. Il réalise un film ancré dans l'histoire du Chili dont la portée est universelle. Avec beaucoup de poésie et de douceur (et un sens du cadre impressionnant), il rend un magnifique hommage à tous les anonymes morts pour des idées.