LOVE HUNTERS
Du 26/07/2017 au 14/08/2017
INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS
Sans s’inspirer d’un fait divers particulier mais en collectant des éléments issus de plusieurs affaires différentes, Love hunters suit d’abord Vicki, jeune fille kidnappée au hasard par un couple dérangé. Ce point de départ semble baliser logiquement le récit sur les souffrances de la victime... Mais comme son titre l’indique, le film ne s’intéresse pas tant à Vicki et à ses tourments qu’à ses tortionnaires et à la dynamique perverse qu’ils entretiennent. Le couple de kidnappeurs est une entité prédatrice dont l’entropie fonde le récit, son rythme et ses à-coups. Braconniers sentimentaux, tous deux ont intégré que leurs désirs et besoins les amenaient aux franges de l’humanité et composent ensemble le pas de deux qui les protège d’une chute irrémédiable.
Cette tension continue, Ben Young la retranscrit à la perfection dans son scénario, toujours attentif aux micro-émotions, aux infimes jeux de pouvoir qui se nouent derrière les murs anonymes d’un pavillon interchangeable. Le réalisateur épate également dans sa direction d’acteurs, d’une belle maturité. Stephen Curry, tour à tour magnétique et médiocrement banal, donne vie à un vautour narcissique particulièrement redoutable. Quant à Emma Booth, elle s’accorde parfaitement à son partenaire tout en traçant un sillon propre qui évite impeccablement les clichés (celui de la compagne victime comme ceux inhérents à la figure de la complice maléfique). Enfin, avec précision et un soupçon de cruauté, Ben Young autopsie cette banlieue désincarnée, dont l’espace commun, simultanément surprotégé et hygiéniste, est constamment menacé par tous les impensés, fantasmes et accès de violence des protagonistes.
(D’après Simon Riaux • ecranlarge.com)