MAD GOD

Un assassin surgit des abysses dans une cloche à plongée et pénètre au cœur d’un univers infernal peuplé de créatures mutantes et de scientifiques fous. Immergé dans un labyrinthe de paysages étranges, repaire d’une faune inquiétante et féerique, il est rapidement capturé et devient la victime d’un monde qu’il avait pour mission de détruire…

Grand maître des effets spéciaux d’Hollywood depuis quarante ans, Phil Tippett a supervisé entre autres ceux de Star Wars, Jurassic Park et Starship Troopers. Tourné image par image en « stop-motion », technique élevée au rang d’art dans les années cinquante par Ray Harryhausen, ce film vient concrétiser le projet démesuré de toute une vie. Cumulant plus de trente années de travail – dont vingt-trois pour son seul tournage – Mad God est un tour de force technique ahurissant, doublé d’une expérience visuelle sidérante. Chaque plan est une merveille de détails et de minutie : ils regorgent d’idées aussi étranges qu’insensées et distillent les influences de HR Giger et HP Lovecraft dans une atmosphère post-apocalyptique hypnotique. La bande-son renforce l’aspect irréel de ce monde bizarre et poétique dans lequel nous sommes jetés par ses sonorités mécaniques et ses mélodies désaccordées, telle une vieille pendule qui se serait lentement déréglée.

Appelé à devenir un nouveau monument du stop-motion, culte avant même d’avoir été terminé, Mad God nous entraîne dans les bas-fonds d’un monde en ruines. Il s’affranchit de la notion de récit classique pour mieux nous immerger dans l’univers visuel de son créateur visionnaire dont l’imagination semble ne pas avoir de limites.