MADRE
Du 22/07/2020 au 25/08/2020
PRIX ORIZZONTI DE LA MEILLEURE ACTRICE • FESTIVAL DE VENISE 2019
« Je suis un homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ». Térence
Madre commence par une première scène époustouflante. Alors qu'elle est avec sa mère dans son appartement, un jour a priori comme les autres, Elena reçoit un appel téléphonique de son fils, âgé de six ans. Il l'appelle depuis une plage des Landes sur laquelle il est seul. Son père est parti chercher quelque chose dans la voiture mais ne revient pas, et le garçon s'inquiète. D'autant qu'un homme apparaît au bout de la plage et que le portable avec lequel il téléphone n'a presque plus de batterie... Dans cette séquence aussi virtuose que glaçante, Rodrigo Sorogoyen fait une nouvelle fois montre de son talent à faire naître une tension terriblement oppressante – comme c'était le cas dans ses films précédents, Que dios nos perdone et El reino.
Madre fait ensuite le choix de l'ellipse : dix ans plus tard, Elena a déménagé dans un village des Landes et travaille dans un restaurant de bord de mer. Sa vie suit son cours tant bien que mal mais elle en est comme absente, perdue en elle-même depuis ce funeste coup de téléphone. Jusqu'au jour où elle rencontre Jean, un adolescent qui lui rappelle furieusement son fils. Entre Jean et Elena se noue alors une étrange relation...
En quittant l'univers du polar pour un cinéma plus intime, Rodrigo Sorogoyen ne délaisse pas pour autant son goût pour les atmosphères troubles. Au cœur des magnifiques paysages de la côte landaise, la rencontre entre Elena et Jean ébranle toutes celles et ceux qui les entourent. Alors qu'elle semblait sur la voie d'une forme d'apaisement, Elena est-elle en train de sombrer dans la folie ? Que cherche Jean auprès de cette femme dont tout le village semble connaître l'histoire ? L'amour prend parfois des formes mystérieuses et suit des chemins tortueux...