MADRES PARALELAS

COUPE VOLPI DE LA MEILLEURE INTERPRÉTATION FÉMININE • MOSTRA DE VENISE 2021

Janis, la quarantaine, est photographe de mode à Madrid. Elle mène une vie de femme célibataire, forte et indépendante, jusqu’au jour où elle tombe enceinte. Ana, adolescente issue d’une certaine bourgeoisie, attend elle aussi son premier enfant. Elles se rencontrent à la maternité le jour de leur accouchement. L’une est joyeuse pendant que l’autre est anxieuse et apeurée. Toutes deux prévoient d’élever seule leur enfant : elles se soutiennent dans ce moment si intense et créent ainsi un lien fort,  bien plus qu’elles ne le pensent. Plus tard, Janis et Ana vont se retrouver et vivre ensemble une amitié singulière, basée sur la tendresse et l’empathie mais aussi quelques secrets. Vont-elles pouvoir suivre ainsi paisiblement le cours de leurs vies ?

Après Douleur et gloire, qui semblait être le point culminant de la carrière du réalisateur espagnol, le voici de retour avec Madres paralelas. Sur fond de recherche de la mémoire collective de son pays, il revient aux héroïnes féminines, aux mères plus particulièrement – les hommes sont, encore une fois, très absents. Nous retrouvons tous les ingrédients du cinéaste : une sororité incroyable, des personnages névrosés et de multiples rebondissements. S'ajoutent à cela une pincée de musique – elle nous plonge dans le mélodrame et nous guide tout au long du film – et de nombreuses ellipses qui donnent le tempo. Dans ce dernier opus, on sent une certaine course contre la montre : Almodóvar ne s’encombre pas de détails, il va droit vers les événements de la vie, ceux qui comptent vraiment. Il nous livre ainsi les clés de l'intrigue sur un plateau d’argent. Il ne faut pas croire pour autant que tous ses films se ressemblent. Celui-ci nous surprend de plusieurs manières : il y aborde notamment des sujets jusque-là inédits dans son cinéma.