MANDY
Du 03/05/2017 au 29/05/2017
Alexander Mackendrick est un réalisateur à la courte carrière mais aux films marquants (L’homme au complet blanc ou Tueurs de dames, par exemple) qui termina sa vie en enseignant le cinéma. D’enseignement et d’éducation il est beaucoup question ici, mais aussi d’abnégation et d’amour. Ce film rare en regorge !
Christine et Searle sont inquiets pour leur fille Mandy, sourde depuis la naissance. La fillette ne semble pas s’adapter au monde qui l’entoure et les incidents avec des enfants entendants se multiplient. Désireuse de lui offrir un avenir meilleur, Christine l’inscrit dans une institution spécialisée aux méthodes révolutionnaires. Mandy fait des progrès remarquables et s’attache de plus en plus à son professeur visionnaire. Searle devient jaloux de cette relation privilégiée et décide de retirer sa fille de l’institution...
Refusant tout psychologisme et dialogue trop explicatif, le réalisateur rend compréhensible et émouvant cette histoire par le biais d’une mise en scène sobre et inspirée, d’une lisibilité imparable. La manière dont la mère découvre la surdité de sa fille, mais aussi tous les moments au sein de l’institution témoignent de cette maîtrise technique et narrative. Il nous place à hauteur de Mandy, nous fait ressentir sa solitude et ses peurs avant de nous faire basculer dans la joie lorsqu’elle émet son tout premier son. Ce film esquisse la description d’une méthode d’éducation tout autant que celle d’un couple aimant – et s’aimant – fragilisé par les divergences sur l’éducation de leur enfant. À la fois complexe et poignant, Mandy n’est jamais moralisateur et nous offre un vrai beau mélodrame pétri d’émotions et de tendresse.