MICKEY AND THE BEAR
Du 12/02/2020 au 03/03/2020
SÉLECTION ACID • FESTIVAL DE CANNES 2019
Ce pourrait être un film indépendant américain de plus, rebattant une histoire déjà maintes fois racontée. Tout est pourtant question de point de vue : celui adopté par Annabelle Attanasio – réalisatrice d'à peine 26 ans – offre à son récit une résonance toute singulière. Elle colle aux basques de son héroïne, tout juste sortie de l'adolescence et déjà confrontée à des choix douloureux. Mickey, pourtant, n'a rien d'une victime : c'est une jeune femme décidée qui brave son quotidien morose avec un mélange de colère et d'énergie. Malgré l'amour qu'elle leur porte, elle tient tête aux « hommes de sa vie ». Son père, vétéran de guerre accro aux opiacés, ne s'est jamais vraiment remis de la mort de son épouse et voit en Mickey sa dernière bouée de secours et la réincarnation troublante de son amour défunt. Mickey s'occupe de lui à plein temps, le récupère au commissariat quand il déconne et négocie avec ses psychologues quand il est à court de médicaments. Son petit ami a de son côté tout prévu – mariage, enfants et moto – sans franchement demander son avis à celle qui ne semble être là que pour répondre à ses besoins.
Ainsi va la vie dans cette petite ville typique du Montana, archétype d'une Amérique profonde loin de tout spectaculaire qu'Annabelle Attanasio filme avec un naturalisme épuré. Mickey finit son année de lycée et s'autorise à rêver à un possible ailleurs : un avenir universitaire hypothétique et une rencontre avec un nouvel élève arrivé en cours d'année lui laissent entrevoir un horizon plus large. Pour vivre plutôt que survivre, faut-il s'enfuir ?