MISE À MORT DU CERF SACRÉ
Du 01/11/2017 au 11/12/2017
PRIX DU SCÉNARIO • FESTIVAL DE CANNES 2017
Steven, brillant chirurgien, est marié à Anna, ophtalmologue. Ensemble, ils vivent dans une maison digne d’un magazine de décoration, avec leurs enfants aux magnifiques cheveux, Kim et Bob. Depuis quelques temps, Steven fréquente régulièrement un adolescent fragile, Martin, à qui il donne de son précieux temps et offre des cadeaux. Sans trop comprendre ce qui les lie, ce dernier s’immisce progressivement dans la vie de Steven qui lui fixait jusqu’alors des rendez-vous à l’extérieur, cachés de tous. Martin lui rend visite au travail, fréquente sa maison et ses enfants, insiste pour l’inviter à dîner chez sa mère… Il devient de plus en plus menaçant, jusqu’à piéger Steven dans un dilemme (a)moral et l’impensable sacrifice de la loi du Talion. Leur vie bien réglée et sans émotion, comme anesthésiée, laisse peu à peu place à de sombres secrets et au dysfonctionnement.
Le réalisateur des déroutants Canine et The lobster continue d’aborder de manière toute aussi clinique et à peine moins absurde la vanité humaine, la culpabilité et la rédemption, la revanche et l’instinct de survie. La mise en scène est glaciale : on ne peut s’attacher à aucun de ces inquiétants personnages tantôt enfermés dans des plans rapprochés, tantôt mis à distance dans des plans larges, des plongées vertigineuses, ou des travellings arrières obsédants. Yórgos Lánthimos mêle avec brio thriller - la musique est digne d’un excellent film d’horreur - et fantastique à mesure que la tragédie s’abat sur cette famille et que la science n’a plus de réponses.