NEVADA
Du 19/06/2019 au 16/07/2019
Incarcéré depuis douze ans dans une prison du Nevada, Roman n’a plus de contact avec l’extérieur depuis bien longtemps... Brute épaisse introvertie, possiblement rongée par la culpabilité, il est littéralement une boule de muscles et de violence contenue. Même sa fille semble l’avoir oublié et ne vient plus le voir au parloir. Lorsqu’on lui propose d’intégrer un programme de réhabilitation basé sur le dressage de chevaux sauvages, il accepte sans trop savoir dans quoi il s’engage... Face à un mustang totalement imprévisible, il va devoir apprendre à se contrôler, à accepter ses failles et ses échecs, à persévérer et peu à peu à s’ouvrir...
Pour son premier long-métrage, Laure De Clermont-Tonnerre a choisi de traiter un sujet à mi-chemin entre deux genres cinématographiques : le film de prison et le western. Nevada fonctionne par opposition et par effet miroir, alternant entre les grands espaces désertiques et le confinement des cellules, créant un parallèle aussi évident que cohérent entre ces chevaux sauvages capturés et les détenus violents enfermés. Imprégné par un imaginaire très fort du cinéma indépendant américain et du cinéma de genre, le film est néanmoins très documenté. Le scénario s’est construit à partir de plusieurs récits de prisonniers et a été tourné dans un bâtiment abandonné de la prison du Nevada proposant ce programme. Matthias Schoenaerts livre une interprétation parfaite, tout en violence contenue, prêt à exploser à tout moment dans une rage folle et incontrôlable. Comme lui, le film est toujours sur le fil et avance, par sa mise en scène, pas à pas vers une ouverture symbolique et une respiration salvatrice. C’est beau et émouvant !