PORNOMELANCOLÍA

INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS

GRAND PRIX DE LA COMPÉTITION INTERNATIONALE • FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM INDÉPENDANT DE BORDEAUX (FIFIB) 2022

À mi-chemin entre la fiction et le documentaire, Pornomelancolía propose un regard insolite sur le monde du porno, à travers la figure de l’acteur de cinéma pour adultes Lalo Santos. Dans la scène d'ouverture, ce dernier se tient immobile au milieu d’une rue bondée, avant d'éclater en sanglots sans que personne ne s'en inquiète : belle représentation de l’isolement de l’être humain dans un contexte d'hyper-connexion technologique. Nous constatons en effet rapidement que ce manque de contact réel tranche avec la vie virtuelle mouvementée de Lalo, qui consacre énormément de temps à partager des images explicites de lui-même sur les réseaux sociaux. Il a d'ailleurs du succès : de nombreux hommes réagissent aux contenus qu'il publie, certains lui envoient même des messages exprimant leur envie de coucher avec lui.

La caméra accompagne constamment Lalo : sa vie solitaire, la présence constante de son téléphone portable, son manque d'implication lors de ses rares relations sociales. À mesure qu'il professionnalise son activité, participant à une production porno gay, les réflexions autour du sexe et de ce qu’on considère comme appartenant à l’intimité deviennent de plus en plus riches et profondes. Abramovich parvient à nous offrir un regard stimulant et sensible sur le monde du porno, en montrant comment moult personnes vivent leur sexualité par le truchement d'outils numériques ; il le fait grâce au dévouement total de Lalo, qui s'expose tout entier, sans voiler un centimètre de sa peau ou de son âme – un travail courageux qui mérite tous les éloges du monde. (D'après Cristóbal Soage • cineuropa.org)