QUAND NOUS ÉTIONS SORCIÈRES
Du 22/05/2019 au 08/06/2019
À la fin du Moyen-Âge, deux sœurs – la jeune Margit et son aînée Katla – sont contraintes de fuir après que leur mère ait été brûlée pour sorcellerie. Leur objectif est de trouver un homme qui saura les protéger. Dans la montagne, elles rencontrent Johann, veuf et père du jeune Jonas. Alors que Margit et Jonas se lient d’amitié, ce dernier voue une haine tenace envers Katla, désapprouvant la relation naissante avec son père...
La mise en scène brute et épurée, teintée de mélancolie, est un choix esthétique fort pour cette adaptation d’un conte des frères Grimm. À travers cette histoire, la réalisatrice évoque le rapport ambivalent des femmes avec le patriarcat. Seules, elles sont vulnérables, c’est la raison pour laquelle Katla doit trouver et séduire un homme. C’est un enjeu de survie. Dans ce contexte, la sorcellerie représente le pouvoir – fantasmé – qu’auraient les femmes mais aussi le poids de la culture – notamment rurale – basée sur des croyances surnaturelles. Comme le dit la réalisatrice elle-même : « la sorcellerie existe à partir du moment où vous y croyez ».
Il est formidable de pouvoir vous proposer ce film en salle alors qu’il a été invisible pendant presque trente ans, malgré un excellent accueil dans les festivals – notamment celui de Sundance en 1991. Tourné dans les paysages volcaniques d’Islande, dans un noir et blanc magnifique, notons la première apparition à l’écran de la chanteuse Björk, alors parfaitement inconnue et tout juste âgée de 20 ans.