RIVER OF GRASS
Du 04/09/2019 au 17/09/2019
Un flic perd son revolver. Un ami de Lee le trouve et le lui confie. Lee rencontre Cosy dans un bar et tous deux tirent malencontreusement sur un homme, chez lequel ils se sont introduits en pleine nuit pour profiter de sa piscine... Voici le point de départ de la cavale – subie autant que fantasmée – de deux personnages paumés, en quête de sensations fortes et d’une vie plus romanesque.
Pour son premier long métrage, Kelly Reichardt choisit d’implanter son histoire dans une Amérique désolée et rurale, hantée par des personnages mélancoliques et atypiques. On y retrouve déjà l’univers et le style si singuliers de ses films suivants, notamment Old joy ou Wendy & Lucy. River of grass revisite le célèbre mythe de Bonnie and Clyde. Les quiproquos, à la limite de la comédie, traversent ce récit d’errance psychologique et sociale. La réalisatrice dénonce un individualisme cynique dans un univers capitaliste, où l’espoir d’une vie meilleure semble bien mince, notamment pour la jeunesse. Finalement, presque vingt-cinq ans après, la ressortie du film en salles paraît d’une formidable actualité, dans un pays où les classes moyennes ont voté en masse pour Donald Trump : la jeunesse espère trouver un sens à l’existence, l’indifférence générale hante les villes et même l’amour semble avoir déserté les paysages. River of grass est un grand film au style absolument original, un road movie poétique qui procure un plaisir cinématographique indéniable.
(D’après Laurent Cambon • avoiralire.com)