SUNDOWN

Une famille profite de vacances au bord de la mer et loge dans un luxueux hôtel. Il fait très beau et très chaud. Le ciel est d’un bleu paisiblement lumineux, comme l’eau calme qui s’étend jusqu’à l’horizon. Tout est idyllique jusqu’à ce qu'un coup de fil annonce le décès soudain d’un parent proche. Dans l'urgence et la panique, ils se préparent à aller gérer de lourdes funérailles.

De la violence des échanges en milieu tropical. Avec cet élément déclencheur, Sundown met à nu différentes sensibilités, mises en exergue par un événement tragique. D’un côté, Charlotte Gainsbourg incarne un effondrement extériorisé et incontrôlé. D’un autre, pour incarner la réaction inverse, renfermée et peu discernable, Michel Franco retrouve Tim Roth après Chronic. Une collaboration très naturelle selon le cinéaste : l’acteur capte en effet l’essence de ce personnage à part au sein de cette famille. Tout en sobriété et non-dits, il dégage un mystère aussi écrasant que la chaleur accablante du Mexique. Encore une fois, Michel Franco traite de son pays : le film se passe sous le soleil d’Acapulco, autrefois connue pour être un paradis terrestre et aujourd’hui lieu où autant l’amour que la violence peuvent surgir à tout moment. Une ville dans laquelle les extrêmes se rejoignent ainsi que les tensions inhérentes qui en découlent : un contexte adéquat pour cette histoire de délabrement familial.

Au-dessus des têtes, le soleil occupe un rôle majeur. À la fois merveilleusement édénique et terriblement menaçant, il est aussi bon de s’y prélasser que dangereux d’y rester trop exposé. Sundown raconte subtilement notre rapport aux sentiments et à la mort, et nous rappelle que tout équilibre paisible n’est qu’un simulacre fragile pouvant être brisé à chaque instant.