TANGERINE

Sin-Dee Rella, fière prostituée transgenre au caractère corrosif, sort de prison. La veille de Noël à Hollywood, elle apprend de sa meilleure copine Alexandra que son petit ami et proxénète se serait envoyé en l’air avec une autre fille – une fille « avec un vrai vagin », en plus ! Profondément insultée, Sin-Dee sillonne furieusement les rues à la recherche de cette dernière, sur laquelle elle compte déverser toute la rage que ses talons hauts pourront supporter.

Un iPhone 5S, une application à 7,99 $, une lentille anamorphique et une Steadicam bon marché : c’est tout ce dont Sean Baker aura eu besoin pour tourner son cinquième long-métrage – le premier à avoir l'honneur d'une sortie dans les salles françaises. Plus qu’un stratagème médiatique, la légèreté du dispositif a permis au réalisateur de s’immiscer dans les profondeurs d’un Los Angeles truculent, authentique et inédit au cinéma. Comédie grinçante, sans complexes et profondément ancrée dans la réalité, Tangerine met en vedette un duo d’actrices transgenres qui apparaissent toutes deux pour la première fois à l'écran : Kiki Kitana Rodriguez et Mya Taylor sont non seulement hilarantes mais aussi remarquablement touchantes.